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produit final de la circulation constitue la première forme d apparition
du capital : l argent seul vaut pour lui-même et est cherché pour lui-
même parce qu il sert à tout ; il a une valeur en soi et est une fin en soi.
Le capitaliste n a pas d égard aux besoins concrets mais vise la seule
valeur d échange. Il n éprouve pas d affection particulière pour le
produit dans la mesure où ce n est pas lui qui le façonne ou le crée. Ce
qui lui importe, c est la valeur du produit et la plus-value.
La force de travail
C est la force de travail qui crée de la valeur : la puissance de travail,
c est-à-dire l ouvrier, est le moyen pour la fin du capitaliste qu est la
plus-value. Le capitaliste trouve sur le marché une marchandise dont
l unique vertu est la création de valeur : c est ce que Marx nomme la
« puissance de travail » ou « force de travail ».
Force de travail :
Force de travail :
Force de travaiil : ensemble des facultés physiques et intellec-
Force de trava l :
tuelles dont l homme dispose pour produire des choses utiles.
Dans le travail, la personnalité même de l homme est mise en
Suvre. C est de la force de travail que découle l accroissement du
capital et, corrélativement, le développement du capitalisme.
Marx fait l hypothèse qu il existe des travailleurs qui n ont rien d autre
que leur travail. Contraint et forcé, le travailleur n a d autre choix pour
assurer sa subsistance que de travailler au service du capitaliste, et le
peu de gain qu il tire de son travail ne lui sert qu à maintenir son état
physique pour pouvoir continuer de travailler et survivre. Le possesseur
de la force de travail ne peut ni échanger ni vendre les marchandises
qu il a produites ; il est obligé de vendre sa force de travail elle-même :
elle est une marchandise.
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Marx et le marxisme
© Eyrolles Pratique
Notre ancien homme aux écus prend les devants et, en qualité de capi-
taliste, marche le premier ; le possesseur de la force de travail le suit par
derrière comme son travailleur à lui ; celui-là, le regard narquois, l air
important et affairé ; celui-ci, timide, hésitant, rétif, comme quelqu un
qui a apporté sa propre peau au marché et ne peut plus s attendre qu à
une chose : à être tanné.37
Ce phénomène est dû à la disproportion entre le petit nombre de capi-
talistes et le grand nombre de travailleurs, ce que Marx omet souvent de
dire (ou de redire) lorsqu il fait de l extorsion de la plus-value une sorte
de phénomène naturel. En fait, la situation serait tout autre si la force
de travail s offrait en quantité restreinte face à un capital abondant : ce
serait le capitaliste qui serait dépendant du travailleur, et non l inverse.
La dépendance du travailleur constitue donc la clé du système. Mais
cette situation est scandaleuse dans la mesure où le travail devrait
développer la personnalité et non la soumettre. Ce qui revient en propre
à la personne est mis sous la volonté et sous l entière dépendance
d autrui. Pour le travailleur, le contrat est léonin, c est-à-dire signé sous
la pression de la nécessité, sous l effet de la force : ce n est pas un acte
libre reposant sur un consentement mutuel. La seule perspective
d issue est donc aussi le dépassement du salariat ; il faut que le
travailleur s affranchisse de la nécessité en s associant avec les autres
travailleurs et non plus avec le capitaliste :
Le contrat par lequel il vendait sa force de travail semblait résulter d un
accord entre deux volontés libres, celle du vendeur et celle de l acheteur.
L affaire une fois conclue, il se découvre qu il n était point un « agent
libre » [& ] et qu en réalité le vampire qui le suce ne le lâche point tant
qu il lui reste un muscle, un nerf, une goutte de sang à exploiter. Pour
se défendre contre le serpent de leurs tourments, il faut que les ouvriers
ne fassent plus qu une tête et qu un cSur ; que, par un grand effort
collectif, par une pression de classe, ils dressent une barrière infranchis-
sable, un obstacle social qui leur interdise de se vendre au capital par
« contrat libre », eux et leur progéniture, jusqu à l esclavage et à la
mort.38
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C h a p i t r e 4 . L é c o n o m i e
© Eyrolles Pratique
Faute de cela, le capital est un perpetuum mobile s entretenant lui-
même, sans autre but que lui-même et parfaitement indépendant. La
préoccupation ultime du propriétaire est le « travail mort » (la valeur),
au détriment du « travail vivant », ou force capable de créer de la valeur.
Son objectif est de multiplier sans cesse la valeur issue de la force de
travail.
Travail vivant :
Travail vivant :
Travaiil viivant : travail qui est mis en Suvre ici et maintenant, par
Trava l v vant :
travail mort
travail mort
opposition au travaiil mort du passé qui a été incorporé dans les
trava l mort
produits et dont le seul résultat compte.
Le capitaliste assure la subsistance de l ouvrier par le travail qu il lui
fournit et par les objets qui sont nécessaires à sa survie, mais ce n est
pas son but. Les produits sont fabriqués par l ouvrier, mais c est le capi-
taliste qui les finance et qui donne l impulsion de leur fabrication.
Le capitaliste, transformant l argent en marchandises qui servent
d éléments matériels d un nouveau produit, leur incorporant ensuite la
force de travail vivant, transforme la valeur du travail passé, mort,
devenu chose en capital, en valeur grosse de valeur, monstre animé
qui se met à travailler comme s il avait le diable au corps.39
La pensée capitaliste telle que l expose Marx va donc à l encontre de la
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